Santé, climat, justice alimentaire et cause animale : les scientifiques comme les défenseurs du vivant s’accordent. Notre consommation de viande doit chuter drastiquement pour préserver la planète et les animaux.

Une limite désormais fixée : 15 g de viande rouge par jour
C’est la nouvelle recommandation de la commission EAT-Lancet 2025, après six années d’études sur les liens entre alimentation, climat et santé publique.
Selon ses experts, 15 g de viande rouge par jour – l’équivalent d’un steak de 100 g par semaine – suffisent à combler les besoins nutritionnels sans nuire à la santé ni à l’environnement.
Au-delà, les effets deviennent délétères :
- +15 % de risque de diabète de type 2 dès deux tranches de jambon par jour.
- +20 % de maladies cardiovasculaires chez les gros consommateurs.
- Hausse du risque de cancer colorectal et pancréatique.
« L’enjeu n’est pas de bannir la viande, mais de la remettre à sa juste place : un aliment occasionnel, non quotidien. » — EAT-Lancet 2025

L’impact climatique colossal de l’élevage intensif
L’élevage industriel est aujourd’hui responsable de près de 15 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, principalement à cause du méthane émis par les ruminants et de la déforestation liée à la culture du soja destiné à leur alimentation.
Chaque année, des millions d’hectares de forêts tropicales sont rasés pour produire des tourteaux de soja exportés vers l’Europe. Ces pratiques aggravent la crise climatique, menacent la biodiversité et fragilisent les écosystèmes.
La commission EAT-Lancet estime qu’en limitant la viande rouge à 15 g/jour :
- Les émissions agricoles pourraient chuter de 50 %,
- Les ressources en eau seraient réduites de moitié,
- Et les terres agricoles libérées pourraient être reboisées ou reconverties à des cultures nourricières.

Derrière la viande : la souffrance animale invisible
Au-delà des chiffres, l’élevage intensif pose un problème éthique majeur.
Plus de 70 milliards d’animaux terrestres sont abattus chaque année dans le monde, dont la majorité élevés dans des conditions industrielles extrêmes : espaces confinés, mutilations précoces, absence d’accès à l’extérieur, transport et abattage souvent violents.
Des organisations comme L214, CIWF France ou One Voice dénoncent depuis des années des pratiques contraires à la dignité animale :
- Poulets élevés à 20 par m², incapables de se déplacer.
- Porcs en maternité enfermés dans des cages.
- Veaux séparés dès la naissance pour la production laitière.
L’élevage intensif n’est pas seulement une aberration morale : il favorise les pandémies (zoonoses), la résistance aux antibiotiques et la pollution des sols et nappes phréatiques.
Défendre les animaux, c’est aussi défendre notre santé, notre eau, notre air et la qualité de nos sols.
@hugoclementk La folie de l’élevage industriel 🤯
♬ son original – Hugo Clément
Les Français changent déjà leurs habitudes
Selon Le Monde (mars 2025), 53 % des Français affirment avoir réduit leur consommation de viande ces trois dernières années, principalement pour :
- préserver leur santé,
- réduire leur empreinte écologique,
- et protester contre les conditions d’élevage.
Les jeunes générations ouvrent la voie : près d’un quart des 18-35 ans se déclarent flexitariens, combinant une alimentation majoritairement végétale avec une consommation occasionnelle de viande issue d’élevages respectueux.

Comment respecter le seuil des 15 g/jour ?
| Catégorie | Quantité max recommandée | Alternatives durables |
|---|---|---|
| Viande rouge (bœuf, agneau, porc) | 15 g/jour (≈ 100 g/semaine) | Lentilles, pois chiches, tofu, tempeh, seitan |
| Volaille | 30 g/jour | Œufs, protéines végétales, champignons |
| Charcuterie | À limiter drastiquement | Houmous, tartinades végétales, tofu fumé |
| Poisson | 1 à 2 portions/semaine | Sources d’oméga-3 végétales (graines de lin, noix, huile de colza) |
Moins de viande, plus de santé
Remplacer la viande par des protéines végétales permet de réduire le risque de diabète, d’obésité et d’hypertension, tout en allégeant la digestion et en augmentant l’espérance de vie.
Les régimes méditerranéens, japonais ou crétois, déjà pauvres en viande, sont associés à une longévité accrue et une meilleure santé cardiovasculaire.
Les protéines végétales contiennent tous les acides aminés essentiels ; le fer et la vitamine B12 peuvent être compensés facilement par une alimentation équilibrée et quelques compléments.

Changer pour soi, pour les autres, pour le vivant
Réduire sa consommation de viande n’est pas une contrainte : c’est un choix éthique et vital.
C’est :
- Protéger les animaux d’un système d’exploitation massif,
- Préserver le climat et la biodiversité,
- Améliorer sa santé,
- Et rééquilibrer la planète sur le plan alimentaire et moral.
Le futur n’est ni carnivore, ni strictement végan : il est flexitarien, responsable et compatissant.
Pas plus de 15 g par jour : un petit effort pour soi, un grand pas pour le vivant.



